DETECTEUR DE BULLES
Devant subir, à vie, une transfusion au rythme d'une journée toutes les trois semaines en hôpital CHU de la région parisienne, je fus confronté à la contrainte du manque de personnel dans les services de soin.
J'ai eu, plusieurs fois, à en subir les désagréables conséquences:
Quand un de mes flacons se terminait, je devais sonner pour qu'une infirmière vienne le remplacer sans qu'il n'y ait d'interruption. Le personnel, trop occupé par ailleurs, ne me rendait pas visite entre temps.
J'étais donc, obligé de rester éveillé pour surveiller le bon déroulement de mes soins.
Pourtant, bien des fois, je me suis retrouvé à avoir terminé ma première poche, ayant sonné dans les temps, et n'ayant vu venir personne.
Conséquences:
Il fallait me repiquer (pas confortable - surtout quand cela est à trois reprises dans la même journée- et consommateur de temps du personnel), reprendre tout un set de tubulures neuves et stériles (une "ligne"), sans compter que cela allongeait mon temps de séjour. Ce n'est pas une situation où les heures supplémentaires sont recherchées.
Et le coût supplémentaire en matériel, compresses, aiguilles, etc...
C'était à l'époque où je développais mon prototype d'analyseur sanguin multitâche. L'un des éléments de cet appareil pouvait me rendre service: un détecteur de bulles.
Je réalisais, donc, un prototype adapté à mon usage:
Le système, activé par un détecteur optique infrarouge ("fourchette optique") se positionnait entre le flacon et le réservoir-filtre.
L'appareil enregistrait automatiquement la "ligne de base", c'est-à-dire le niveau optique du liquide dans la tubulure transparente.
Il continuait, tout au long de l'utilisation, à lire cette opacité, et quand une bulle se présentait, signe que le flacon était terminé, le niveau optique changeait et l'appareil déclenchait une alarme.
Afin de ne pas surprendre le patient (moi, pour les essais), j'avais relié l'alarme (silencieuse) à la prise de la sonnette de lit, montage "en parallèle" car la condition imposée était de ne rien changer au système en place.
Ainsi:
- il restait presque un quart d'heure avant que le réservoir ne soit épuisé, temps suffisant, pour un personnel averti, d'intervenir,
- le signal réagissait comme un coup de sonnette de lit: clignotant à la porte de la chambre, lumière allumée et signal sonore au tableau de surveillance du bureau des infirmières (qui pouvaient contacter le lit par l'interphone si nécessaire).
- une alarme "pile faible" produisait le même effet.
Pour en effectuer les essais, j'ai dû demander l'autorisation écrite de l'administration et signer une décharge, en le réservant à mon seul usage, mais... ça marchait et le personnel en redemandait!
Le système était gros comme une boîte d’allumettes et ne nécessitait aucune connaissance pour le mettre en place.
Il fut envisagé une commande de 1.000 systèmes pour cet hôpital... à titre d'essai.
Malheureusement, ... et je n'ai pas eu la possibilité de continuer l'exploitation de ce projet..., mon associé a eu la bonne idée de se mettre en insolvabilité et de partir avec la caisse.
Ce produit est toujours viable, peut-être en mettant une liaison Bluetooth à la place du fil le reliant à la prise multiple de la sonnette.....
Alors, à bon entendeur....
Sinon, Fauconmesplix...