La Faucongraphie
Alors que j’étais en terminale, nos profs d’histoire-géo et philo avaient décidé qu’ils ne nous donneraient plus de phrases à retenir ou à recopier, mais qu’ils feraient leurs cours « normalement » et que nous devrions nous débrouiller à prendre des notes.
Le but, très louable, était de nous habituer à la prise de notes « à la volée », car « en fac, on ne vous dictera pas ce que vous devrez retenir ».
L’exercice consistait, donc, à affûter notre discernement et savoir en retranscrire le contenu pour apprendre à la maison.
Super…
Sauf que… il n’est pas évident de tout écrire car, la phrase passée, un concert de « qu’est-ce qu’il a dit ? » résonnait dans la salle de classe.
J’essayais (comme tout le monde) d'abrévier, de symboliser,…. Ce n’était pas suffisant. J’avais toujours une ou deux informations de retard…
Par exemple, après avoir épuisé les +, -, >, <, &, et autres signes mathématiques, j’ajoutais :
---> pour « va » ou « vers »…
===> pour « entraîne », ou toute conséquence
Mais aussi,
---.---> pour « pense », ---'--> pour « veut », et ---:--> pour « il faut » ou « doit ».
Mais, encore insuffisant.
Bien sûr, j’aurais pu apprendre la sténo… 2 ans pour la maîtriser…. Donc, niet.
Alors, n’écoutant que mon bon sens (lol) et ma logique, j’entreprenais d’ « inventer » un système d’écriture « à moi ».
Étant donné que les cours donnés étaient oraux… je m’intéressais aux phonèmes.
Et je vous livre ici ma méthode : Associer un
SON à une
SONORITÉ.
Pour bien comprendre, il faut OUBLIER l’
écriture syllabique pour entrer dans une
représentation phonémique.
Les
SONS, je les représenterai par des consonnes de l’alphabet, donc, connues et sans équivoque.
Ainsi, je ne retenais que le
SON de la consonne, prononcée comme en maternelle, aujourd’hui, donc, que l’accroche : b (b’),.. p (p’)…
Attention :
- c, k et q ne devenaient que le
SON « k’ », quelque soit l’écriture syllabique, et se représenterait par
c- z et s entre deux voyelles, ne devenaient que « z’», quelque soit l’écriture syllabique, retranscrit en
z-
s se prononçait « s’ » qu’il s’agisse de "ce", "se" ou "sse" en écriture syllabique (nous parlons bien de phonèmes)
-
j se prononçait « j’ », même s’il s’écrivait « ge » en syllabique
-
g se prononçait « gu’ » en toute circonstance
- et
y se prononçait « y'e » même pour une écriture syllabique « ille ».
Ainsi, ma « Liste de
SONS » devenait :
B, C (« k’ »), D, F, G (« gu’ »), J, L, M, N, P, R, S (s’ »), T,V, X, Y… Ce qui réduit énormément l’alphabet habituel, 16 lettres au lieu de 26.
Restait à attribuer une
SONORITÉ à chaque
SON (et ne me parlez pas de voyelles et de consonnes, nous ne sommes pas dans le même concept)
Copiant sur quelques principes évoqués de la sténo, la prononciation d’un son devait se faire « neutre » (comme à l’école) : P’e pour « P»
Je mettais un point dessus pour lui donner la
SONORITÉ « i », un accent aigu pour la
SONORITÉ « é », grave pour la
SONORITÉ « è ».
L’accent circonflexe devenant libre (déjà exprimé par è), je lui attribuais la
SONORITÉ « ou ».
Enfin, un tiret posé sur le
SON lui donnait la
SONORITÉ « an » ou «on » que le contexte rétablirait.
Il ne m’était pas interdit de « mêler » des signes à cette « écriture » et la
SONORITÉ « un » devenait naturellement le chiffre « 1 » posé sur le
SON.
Ainsi, "Ainsi", se retrouvait transcrit en « 1s », un point sur le « s » (impossible à écrire ici: Voir exemple)
Demain, en « Dm » un tiret posé sur le « m » (et pas Démon car il y aurait un accent sur le D)
Restait à résoudre deux problèmes :
- Les
SONORITES «
isolées », c'est-à-dire non-liées à un
SON, soit parce qu’elles débutent un mot, soit par effet de diphtongue interne au mot: Ce serait un tiret bas « _ », à ne pas confondre avec « - » (on ou an)
- Les «
Prises » : c’est ainsi que je dénommais les
SONS à prononcer ensemble, comme TR, PR, BL, SPR,…. Pour assurer cette «
prise », je les reliais par un trait horizontal, réalisant ainsi, une «
prise » des deux
SONS.
PR ne se prononçait pas pere mais bien « PR »
- Cas particulier du
SON « CH » : J’avais deux solutions sans préférence particulière, sauf d’usage :
o Prendre le « C » et le barrer, comme une «
prise » avec un
SON qui n’existe pas :
C o Soit, réintroduire le « H » à cet effet, plus pratique si une
prise suivait ou précédait. Il se prononcerait, donc, « CH ‘ ».
Ne disposant pas de polices adaptées, j’introduis mes exemples sous forme d’images avec quelques exemples :
L’apprentissage se fait en quelques heures car il fait appel à des notions et signes connus.
Il suffit,
juste, d’oublier l’écriture syllabique et de déstructurer le mot en phonèmes.
Je ne vous dis pas la tête du prof qui passait dans les rangs pour « contrôler » que nous prenions bien nos notes…
Et celle de mes copains qui galéraient alors que j’avais déjà le stylo en l’air...
Aussi, plusieurs m’ont demandé de leur « apprendre ».
En études supérieures (école et non fac), un quart de la classe se mit à pratiquer cette transcription, et les profs ont dû s’y mettre pour nous relire par-dessus l’épaule…
Bref, comme un langage SMS, avant l’heure…
Aujourd’hui, ce n’est plus qu’un jeu pour mes anciens copains retrouvés par le net et moi-même….
C’est comme le vélo, ça ne s’oublie pas….
Amusez-vous bien, traduisez cet article,
Corrigé sur demande.
Fauconmesplix…
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PS : A l’époque, cela ne s’appelait pas Faucongraphie, mais d’un dérivé de mon patronyme réservé à mes « anciens »…. Si vous en êtes, mettez un mot… Merci
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