C’EST LE BAGNE
Belle expression du langage courant…
I. Préambule : Un peu d’Histoire (juste un peu):
Il semble qu’au XV° siècle, Jacques Cœur avait pris l’habitude d’ « employer » les condamnés à ramer sur les galères Royales.
Avec le développement de la marine Royale (basée à Marseille, puis, à Toulon, il a fallu, non seulement ramer, mais, également, construire de nouveaux bateaux, les entretenir… C’est là que naissent les bagnes, du nom des « bains » de Constantinople où se trouvait une immense prison regroupant les esclaves, main d’œuvre « économique ».
Le premier bagne s’installa à Marseille, puis, avec le développement de l’arsenal, à Toulon.
C’est à partir du milieu du XIX° siècle, que nos gouvernants prônèrent l'éloignement des criminels, traitres et autres malfrats, en retenant plusieurs critères :
- Donner une peine, une « leçon » rédemptrice aux criminels et indésirables ;
- Avoir un effet « pédagogique » dissuasif pour des imitateurs ou sympathisants ;
- Rassurer les populations (et les gouvernants) ;
- Éloigner les bagnards, suffisamment, pour mettre à bas leurs réseaux : continuité des complots, tentatives d’évasion, pressions sur les personnels pénitentiaires, … ;
- Utiliser cet éloignement pour éviter (ou retarder) tout retour anticipé au pays ;
- Utiliser la main d’œuvre « bon marché » pour les travaux de force (Forçats) pour aménager des territoires où le développement routier et infrastructurel était à initier…
Les bagnards effectuaient leurs peines, parfois à perpétuité (d’où l’expression « aller à perpette »), puis, dans certaines conditions, devaient, pendant un temps égal à ces dernières, continuer à séjourner sur place, rémunérés ou non (la relégation).
Ce qui maintenait le condamné « un certain temps » hors de la métropole.
Cela s’arrêtera en 1945 (ce n’est pas si vieux) pour des raisons sanitaires, notamment, mais aussi, sécuritaires, car les relégués finissaient par former une population de plus en plus nombreuse et représentait un ghetto imprévisible.
Le bagne de Cayenne fut le dernier.
Il y a pléthore de sites qui décrivent le passé, pour plus de détails
II. Aujourd’hui :
Nous avons un problème de surpeuplement carcéral et chacun sait bien que des détenus continuent de diriger leurs business depuis leur cellule, recevoir des visites complices et reprennent le cours de leur vie dès leur sortie de prison.
Donc, coûteux, inefficace.
De plus, de petits délinquants trouvent école au sein même des prisons et en ressortent plus délinquants qu’avant.
Les peines prononcées n’ont, donc, plus rien de dissuasif et l’effet est inverse à celui escompté.
C’est pour cela qu’on nous serine le bien fondé des peines de substitution, sans s’en donner les moyens pour autant.
Le bagne de Saint Laurent du Maroni est actuellement, en cours de restauration à des fins de mémoire.
III. Pourquoi ne pas rouvrir le(s) bagne(s) ?:
Je sais, ce n’est pas une idée « tendance »… mais il faut se donner les moyens de ses idéaux.
Bien sûr, il n’est pas question, dans mon idée, de reprendre là où nous en étions restés en 1945.
Un petit brin de logique devrait nous conduire à réfléchir correctement.
a. Les atouts :
i. Les critères n’ont pas changé ;
ii. Les « vestiges » existent encore à Cayenne : ils sont, en partie, reconstruits.
La reconstruction et réhabilitation pourraient se faire, au fur et à mesure, par des « bagnards » (main d’œuvre bon marché, disions-nous plus haut) et la population carcérale n’évoluerait qu’en fonction des places restaurées ; ou l'inverse...
iii. Nous sommes au XXI° siècle et un bagne, aujourd’hui, ne pourrait plus être à l’image de ce qu’il a été sur le plan sanitaire, nourriture, droits de l’Homme, etc.. ;
iv. Les gardiens ? Oui, plus les crocodiles autours…. La surveillance est facilité ;
v. Sachant qu’ils n’iraient pas loin en cas d’évasion, le détenus saurait que le temps leur appartient pour changer leur vie, étudier, apprendre un métier… en faire un outil pédagogique de la réinsertion…
b. Les inconvénients :
i. La technologie : il faudrait une « boucle » anti-wifi ou 3 ou 4G empêchant les portables de fonctionner pour que l’isolement soit bien réel.
Il faudra « inventer » des salles de lien technologique pour les familles et les avocats qui ne pourront pas toujours se déplacer ;
ii. La relégation était la mauvaise idée du système, génératrice du ghetto constitué ; Il faudra, probablement, la remplacer par une peine de probation (égale ou pas à la durée de la condamnation initiale), afin de s’assurer de la bonne réinsertion ;
iii. Autre chose ?
IV. Conclusion :
La « tendance », qui veut qu’on balaie d’un revers de manche tout ce qui laisse de mauvais souvenirs, me semble un peu trop radicale pour être crédible.
Notre civilisation a évolué dans le bon sens pour certaines choses et dans le mauvais pour d’autres : A nous de faire le tri et d’apporter les correctifs aux fantômes du passé qui en valent encore le coût.
J’ai, récemment, lu sur M. Internet, que notre ministre de la justice avait évoqué sérieusement cette idée (après avoir acheté des terrains environnant pour ses enfants, disent les mauvaises langues…)
Si corriger les malfrats, les expatrier dans un endroit où ils n’ont aucune chance de continuer à perpétrer leurs méfaits, ni côtoyer leurs victimes, en toute dignité ; les rééduquer et les réinsérer; légitimement, penser qu’ils ne conseilleront pas cette voie autour d’eux ; laisser la population « honnête » dormir, enfin, tranquilles en les sachant loin… relève, pour vous du fantasme illusoire et de la perte de temps ?... Alors, interroger les victimes……
Aujourd'hui, on veut vider les prisons en laissant la (semi-) liberté à ceux qui en ont abusé. Ainsi, ils pourront continuer leurs trafics, intimider les témoins ou les victimes avec, comme trophée, leur joli bracelet électronique à exhiber dans leur quartier.
Oui, les prisons seront vidées...Il faudra bien de la place pour accueillir les victimes qui veulent être protégés...
Soyons logiques, …
sinon, Fauconmesplix…
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