LA CANONISATION
Je commencerai par une petite anecdote qui, je le souhaite, vous fera sourire:
Je me souviens, et je devais avoir 4 ans, que j'entendais parler sur "Radio Luxembourg" de la "Canonisation" de Pie X...
J'interrogeais ma mère qui me fit un rapide résumé en me disant que, dans l’Église Chrétienne Catholique, certaines personnes ayant eu une vie exemplaire se voyaient "Canonisées", c'est à dire élevé au rang de Saints pour rejoindre Dieu Le Père au Ciel et être à ses côtés...
Oui, très bien, mais à 4 ans, cela ne veut pas dire grand-chose.
Alors, dans ma "petite tête blonde" (mais brune), j'imaginais, je formalisais, bref, je mettais cela à mon niveau.
Quand mon père rentra le soir, ma mère lui parla de ma question et de la réponse qu'elle m'avait faite.
Fier de monter que j'avais compris, je délivrais ma version "très personnelle" à mon père, qui faillit s’étrangler de rire..:
- "Le Pape, il a canonisé un autre Pape d'avant: il s'appelait Pie X..
- Et tu sais ce que cela veut dire?
- Oui,... comme il était Saint, le Pape l'a mis dans un canon pour l'envoyer plus vite au Ciel où Dieu l'attendait. "
Une Pie, ça vole..
C'est un peu plus concret que le Droit Canon...
Je continue par une interrogation:
Si on est croyant, et quel que soit la religion, de quel droit, avec quel orgueil, des hommes se permettent-il de dicter au Ciel ce qu'il doit faire, ce qu'il doit penser, ...
Qui est Saint?
Ce Ciel a-t-il besoin qu'on le lui dise ? Quelle outrecuidance..!!
Et en plus, ce "Saint" doit passer des épreuves, passer au tribunal...
Jusqu'au X° siècle, la règle du "Vox populi, Vox Dei" s'appliquait et cela explique que la plupart de nos villages porte des noms de saints inconnus du calendrier puisque le bourg prenait le nom de la paroisse.
Cette règle avait ses inconvénients : engouement, notoriété, mode,.... mais les gens savaient reconnaître ceux qui suivaient ou avaient suivi l'Enseignement et l'avait appliqué à leur quotidien.
On trouve ainsi, beaucoup de moines ou d'ermites.
Aujourd'hui, être "Saint" relève du parcours du combattant et n'a plus rien de religieux.
Il me semble, mais sinon, il faut qu'on m'explique, que "Dieu reconnaîtra les siens"...comme disait Arnaud Amaury en 1209.
Qu'on mène une enquête qui amène à la conclusion évidente que "untel", au vu de sa vie, de ses actes, a bien dû mériter une bonne place au Ciel et qu'on devrait pouvoir le considérer comme "Saint", me semble plus logique que d'annoncer au Très Haut que, parce que nous avons canonisé ce Untel, il doit faire partie des Saints!
La reconnaissance de la sainteté est une autre démarche différente du procès et sa sainte sentence, à appliquer par tous, y compris Dieu.
D'autres religions ont éludé le problème en rejetant le culte de la personne, sainte ou pas.
Certaines reconnaissent des personnalités marquantes, mais c'est tout.
Alors, qui doit décider?
N'a-ton pas parlé du Jugement suprême "le jour de notre mort"?
Par qui ?
Pourquoi nous substituer?
Et si, là-haut, ils ne sont pas d'accord?
Je pense qu'il y a un problème de démarche et de phraséologie qui entoure ces actes. Peut-être quelque chose à revoir dans cette religion qui recherche, aujourd'hui, plus de simplicité et de cohérence.
Fauconmesplix...
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