L’apprentissage des langues anciennes
Un grand débat verse les uns contre les autres, politiques et enseignants, deux corporations puissantes et directrices de notre pays. (où sont les parents, les enfants, ?...)
Il arrive, parfois même, que nos enfants soient pris en otage dans cet affrontement, chacun jurant de sa bonne fois à vouloir préserver l’avenir de ces derniers.
Il me semble, qu’encore une fois, on ne pose pas le bon sujet sur la table ou que les protagonistes ne veuillent entendre que leurs tripes et pas la raison, la logique.
Il y a de « nombreuses » années, j’ai étudié le latin au collège, coquetterie de mon père l’ayant appris au paravent.
J’ai eu la chance d’apprendre cette langue morte avec une prof géniale qui nous l’enseignait comme une langue vivante. Nous dialoguions en latin… et les versions de Cicéron ou Pline-le-jeune nous paraissaient plus faciles.
A l’entrée en 2nde, j’abandonnais simplement les 3 heures de cours de cette matière et les 2 heures de devoirs supplémentaires à la maison: J’avais d’autres priorités d’étude (Maths, physique-chimie, anglais, français, histoire-géo….) qui me serviraient sûrement davantage.
A quoi cela m’a-t-il servi et me sert-il aujourd'hui ?
A pas grand-chose, sauf à me débrouiller devant des termes obscurs avec un peu d’étymologie. A être moins bête...
De nos jours, les langues anciennes ne servent plus à rien, ou presque.
Plus pour les études de pharmacie, de médecine, etc…
Et si un enfant désire faire une profession où ces langues sont indispensables (documentalistes, archéologie, etc), il se spécialisera en ce sens.
A quoi nous sert de traduire César, ou Sophocle, puisque cela a déjà été fait ?
Apprendre la rigueur ? les structures ?
Faux prétexte car cela peut être enseigné par ailleurs…
Par contre, là où je trouve que, pour faire un coup politico-médiatique, on ne pose pas le vrai problème, c’est que le débat se restreint à des heures d’enseignement et non à leur finalité : l’avenir de l’enfant, son bien-être et sa culture…
En réalité, les langues anciennes (latin, grec, hébreu…) sont indispensables en ce sens qu’elles ont construit notre langue et qu’on retrouve leur trace au quotidien au travers des mots dont le sens premier nous échappe parfois.
Le français puise ses sources dans le latin, le grec, l’hébreu, l’arabe, le germain, le créole, le maori, le celte, les onomatopées, et bien d’autres vocables encore.
Réduire la richesse de notre langue au latin et au grec est un non-sens culturel.
Si nous voulons que nos chères têtes (blondes, brunes, rousses, ou chauves) s’enrichissent culturellement, et que le français soit leur porte drapeau, il serait temps de faire des cours, non pas de grec ou de latin, mais …d'
étymologie.
Au lieu d'une option de 2h de latin (pendant ce temps, on ne fait ni grec, ni arabe, ni autre), intégrer 1h par semaine dans les cours de Français à préciser le sens et l'origine des mots me semble une bien meilleure idée.
J’ai testé, modestement, ce type d’enseignement et ce peut être vraiment très ludique.
Comprendre la racine d’un mot permet de l’utiliser à bon escient et permettra de retrouver le sens d’un autre utilisant la même racine. Et cela sert dans toutes les disciplines. Et dans la vraie vie..
L’essence même de notre langage se trouve dans ces racines, et si, aujourd’hui on parle d’«abandonner» les langues anciennes, le drame n’est pas là.
Il est dans le zapping de notre culture quotidienne à travers cette langue pourtant reconnue par le monde comme la plus belle, la plus riche, la plus variée, la plus précise et autres qualificatifs élogieux.
Nous sommes, donc, les seuls à vouloir dévaloriser notre langue !
Pas de Voltaire, de Racine, de Villon, de Verlaine ou de Dutour, sans l’essence de nos racines à la naissance de chaque mot.
On appelle cella la CULTURE.
Alors qu’on nous parle d’abandonner l’apprentissage de l’écriture manuelle dans nos écoles (au profit des claviers), ne passons pas à côté de ce vrai trésor que constituent nos mots, bases de nos expressions et du cursus de notre vie, de notre curriculum vitae (des mots latins...) .
Sinon, Fauconmesplix….
PS: Et la toponymie, en géo,....pour quand ?
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